Faites le tour du Mont Blanc, une expérience totalement unique et inoubliable qui vous emmènera faire la plus belle randonnée de votre vie. Et pour les feignants, reste l’hélicoptère pour vivre « presque » la même aventure. Le mont Blanc, au profil net et majestueux et aux coloris changeants (il n’y a pas que du blanc…), fut pendant des millénaires une forteresse imprenable créditée de légendes terrifiantes : pour les hommes de l’Antiquité, les gouffres, les glaciers et le grondement des avalanches cachaient un anti-Olympe où demeuraient, croyait-on, des entités malfaisantes. Au point qu’on ne l’appelait « mont Blanc » ni en français, ni en italien, ni en patois. Pour les habitants des vallées, c’était le mont Malet ou la montagne Maudite – et ce dernier toponyme désigne toujours l’une des cimes du massif.
Tout cela est difficile à imaginer, aujourd’hui que l’on peut presque toucher le sommet du géant de l’Europe depuis la terrasse panoramique construite sur la splendide aiguille du Midi, à l’arrivée du téléphérique de Chamonix. Le massif du Mont-Blanc, qui s’étend sur le territoire de trois pays, présente la forme d’une amande longue de 59 km et large de 8 à 15 km, et sa pointe la plus haute culmine à 4810 m d’altitude. La longue histoire de sa conquête a marqué la naissance de l’alpinisme. 0n doit en partie en attribuer le mérite au savant genevois Horace Bénédict de Saussure qui, en 1760, lors d’un séjour à Chamonix, offrit une récompense au premier qui atteindrait la cime du mont Blanc. Ce sont Jacques Balmat et Michel Gabriel Paccard qui accomplirent l’exploit, le 8 août 1786. Nous devons également à Saussure la naissance de la pratique du trekking, qui a rapproché le commun des mortels des joies de la montagne. Car il effectua lui-même trois fois le tour du massif entre 1767 et 1778, à des fins à la fois scientifiques et touristiques, en traçant ainsi pour ceux qui le suivraient le sentier de randonnée qui constitue aujourd’hui le tour du mont Blanc – le circuit à pied en haute montagne le plus spectaculaire et le plus gratifiant d’Europe. Curieusement, le premier guide du tour du mont Blanc, rédigé par l’Anglais John Ball et publié à Londres en 1863, déclare que cet itinéraire est « adapté aux voyageurs les moins aventureux », « praticable à dos de mule… et emprunté souvent aussi par les dames ».

Mais Ball était avant tout un alpiniste. Il s’est donc montré quelque peu méprisant vis-à-vis d’une expérience qui n’avait rien d’une entreprise épique. Le tour du mont Blanc comporte un trajet circulaire de 179 km (ou un peu plus, en considérant aussi ses variantes) subdivisé en 12 étapes. L’un des avantages de ce circuit réside dans le fait qu’il est accessible à tous : il suffit d’être en forme physiquement. Et, comme il ne dépasse pas 2665 m d’altitude, au niveau de la fenêtre d’Arpette, en Suisse, il permet de jouir d’un air pur mais non raréfié tout en s’adonnant au plaisir de découvrir la nature et la culture des vallées qui entaillent le massif. Si le tronçon du sentier situé à mi-pente du val Ferret, en Italie, dans le Val d’Aoste, au départ de la cuvette de Courmayeur, est le balcon panoramique le plus stupéfiant donnant sur les aiguilles enneigées du massif – de l’aiguille Noire de Peuterey à la cime du mont Blanc, de l’hostile Dent du Géant aux Grandes Jorasses et au mont Dolent – tout le trajet offre une succession de vallées fleuries de rhododendrons, de bois de conifères qui montent jusqu’à 2000 m et de verdoyants pâturages parsemés de chalets, véritables chefs-d’œuvre de l’architecture montagnarde. En chemin, on frôle les langues des glaciers et on jouit de l’enchantement des lacs alpins à l’eau très claire; celui de Champex, dans lequel se reflètent la petite ville du même nom, perle du versant helvétique du massif, et le groupe du Grand Combin, est splendide.
On fait aussi des rencontres avec la riche faune alpine, qui compte bouquetins, chevreuils, renards, marmottes et aigles royaux. Et tout le long du tour du mont Blanc, on peut faire des haltes palpitantes : on découvre l’atmosphère la plus authentique de la montagne dans les refuges, tous entrés dans la légende du toit de l’Europe. Comme les alpinistes dont ils portent le nom. On peut même y goûter une certaine élégance, car les petites villes qui donnent sur le Mont-Blanc sont de ceux qui ont vu naître la mode du tourisme à la montagne. Entre toutes, Chamonix mérite une mention spéciale. Avec ses fastueux chalets-auberges de tradition ancienne qui ont l’air de châteaux de contes de fées, elle conserve contre vents et marées son titre de capitale mondiale des vacances à la montagne. C’est ici que naquirent le ski et le patinage sur glace et que se déroulèrent les premiers jeux Olympiques d’hiver, en 1924. Sur sa place principale, cela va de soi, Chamonix a rendu hommage à Saussure : une statue le représente en train de fixer la cime du mont Blanc.
Et pour ceux qui préfèrent faire le tour rapidement sans trop se fatiguer, reste le tour du Mont Blanc en hélicoptère, qui est également une très belle expérience. Plus d’infos sur : http://bit.ly/16u6GYs